F. Hegel

Certes, dans le moment qui correspond au désir dans la conscience du maître, le côté de la relation inessentielle à la chose semblait être échu à la conscience servante, dans la mesure où la chose y conserve son autonomie. Le désir s'est réservé la négation pure de l'objet et le sentiment de soi sans mélange qu'elle procure. Mais précisément pour cette raison, ce contentement n'est lui-même qu'évanescence, car il lui manque le côté objectal de ce qui est là et pérexiste. Tandis que le travail est désir refréné, évanescence contenue : il façonne. La relation négative à l'objet devient forme de celui-ci, devient quelque chose qui demeure; précisément parce que pour celui qui travaille, l'objet a de l'autonomie. Cet élément médian négatif, l'activité qui donne forme, est en même temps la singularité ou le pur être pour soi de la conscience qui accède désormais, dans le travail et hors d'elle-même, à l'élément de la permanence', la conscience travaillante parvient donc ainsi à la contemplation de l'être autonome, en tant qu'il est elle-même.

F. Hegel " La formation par le travail " , Hatier, philosophie Terminale L 2001, page 369.